1CESER - Le trĂšs haut dĂ©bit » - Rapport adoptĂ© le 15 octobre 2010 1 RAPPORT ET AVIS LE TRES HAUT DEBIT RĂ©alitĂ©s et perspectives en Champagne-Ardenne Rapport adoptĂ© en sĂ©ance plĂ©niĂšre Le 15 octobre 2010 2CESER - Le trĂšs haut dĂ©bit » - Rapport adoptĂ© le 15 octobre 2010 2 3CESER - Le trĂšs haut dĂ©bit » - Rapport adoptĂ© le 15 octobre 2010 3 Depuis une dizaine dâannĂ©es, lâĂ©conomie numĂ©rique a connu des dĂ©veloppements considĂ©rables et les prochaines annĂ©es seront a priori confrontĂ©es Ă des bouleversements tout aussi importants. Lâoffre et la demande sâalimentent mutuellement, et requiĂšrent des niveaux de dĂ©bit toujours plus importants pour les nouveaux usages numĂ©riques, aussi bien pour les entreprises que pour les particuliers. Ces changements, rapides, demandent des Ă©volutions technologiques pour ne pas dire des sauts technologiques » de plus en plus frĂ©quents. Plus largement, le haut dĂ©bit aujourdâhui et le trĂšs haut dĂ©bit dĂšs demain vont trĂšs certainement, par effet de levier, dĂ©multiplier les facteurs de croissance pour lâĂ©conomie, mais Ă©galement de bien ĂȘtre pour lâensemble de la sociĂ©tĂ©. Ces ruptures technologiques, sociales et sociĂ©tales appellent de nouvelles orientations Ă long terme dans lâaction des pouvoirs publics. Pour les collectivitĂ©s, dont la rĂ©gion, il sâagit dâĂ©viter toutes nouvelles formes dâinĂ©galitĂ©s, en particulier sociale, territoriale et Ă©conomique, qui aggraveraient la fracture numĂ©rique ». Leur action doit permettre non seulement la rĂ©sorption des inĂ©galitĂ©s dâaccĂšs aux technologies numĂ©riques mais aussi contribuer Ă la transition vers le trĂšs haut dĂ©bit, y compris dans les zones rurales les plus isolĂ©es. En ce sens, le schĂ©ma dâamĂ©nagement rĂ©gional des infrastructures numĂ©riques est lâoutil qui concourt Ă rendre lâamĂ©nagement numĂ©rique du territoire homogĂšne et Ă©quitable dans le souci dâune attractivitĂ© rĂ©gionale accrue. Ces Ă©volutions, ces nouveaux besoins technologiques et ces ruptures avec les risques sociaux, Ă©conomiques et territoriaux quâils comportent ont naturellement conduit le CESER Ă sâinterroger sur lâarrivĂ©e et le dĂ©ploiement, quasi inĂ©luctable, du trĂšs haut dĂ©bit et sur ces enjeux. Le rapport qui suit propose dâaborder le sujet en quatre phases. La premiĂšre est consacrĂ©e Ă lâĂ©volution des besoins et des techniques, en particulier pour le trĂšs haut dĂ©bit. La seconde expose les aspects rĂšglementaires et financiers. La troisiĂšme procĂšde Ă un Ă©tat des lieux des infrastructures numĂ©riques et des projets en cours en Champagne-Ardenne et la quatriĂšme prĂ©sente les principaux enjeux Ă relever. Ces parties prĂ©cĂšdent lâavis du CESER. Ă ce stade, il est utile de rappeler que ce rapport est principalement orientĂ© sur le dĂ©ploiement du trĂšs haut dĂ©bit et les solutions techniques par fibre optique. En effet, le haut dĂ©bit est dĂ©sormais accessible au plus grand nombre, 98,5% de la population, et les efforts dĂ©ployĂ©s par les acteurs publics et privĂ©s pour rĂ©sorber les derniĂšres zones blanches et grises sont en passe dâatteindre leurs objectifs Ă moyen terme. Par ailleurs, la fibre optique est la seule technologie capable, par les avantages techniques quâelle procure sur le long terme, de rĂ©pondre durablement aux enjeux et aux besoins de demain. Enfin, si le rapport aborde lâensemble des solutions techniques accessibles aujourdâhui, il a semblĂ© peu pertinent aux membres du groupe de travail dâentrer dans des considĂ©rations purement techniques. 4CESER - Le trĂšs haut dĂ©bit » - Rapport adoptĂ© le 15 octobre 2010 4 Composition du groupe de travail du CESER DEJARDIN Christian DUPONT JĂ©rĂŽme, PrĂ©sident du groupe GIRARDIN Christophe HEBRARD Eric KIMMEL Alain LIEBART Bernard MAHUET Martine PAILLARD Francis PREITE Fabrice ROTHIER Serge ROUSSELOT-MARCHE Ălisabeth RUDENT Michel, Membre du comitĂ© de pilotage et rapporteur du groupe SUTTER Alain THOMAS Jean-Marie, Membre du comitĂ© de pilotage VUIBERT Lionel 5CESER - Le trĂšs haut dĂ©bit » - Rapport adoptĂ© le 15 octobre 2010 5 Personnes auditionnĂ©es - France TĂ©lĂ©com â Orange o M. Daniel NABET, Directeur RĂ©gional, o M. Jean-Marc VIGNERON, Directeur des relations avec les collectivitĂ©s territoriales, o M. Hugues MAIRE, Responsable des relations avec les collectivitĂ©s locales Ardennes et Aube. - Ville de Troyes o M. Olivier MARCHAL, Directeur de la Direction des systĂšmes dâinformation. - COVAGE opĂ©rateur o M. JĂ©rĂ©mie BOSSU, IngĂ©nieur dâAffaires, o M. Fabien BLAZERE, Chef de projets. - DĂ©partement de la Haute-Marne o M. Jean Luc FRESSIGNE ChargĂ© de projet numĂ©rique au conseil gĂ©nĂ©ral de la Haute-Marne. - Ville de Reims o M. Jean-Marie GEORGELIN, ChargĂ© du rĂ©seau Jupiter Ă la ville de Reims. - LâAutoritĂ© de RĂ©gulation des Communications Electroniques et des Postes ARCEP o M. Antoine SAMBA, ChargĂ© de mission / UnitĂ© collectivitĂ©s territoriales. - Reims Habitat Champagne Ardenne o M. Philippe BRĂJARD ; Directeur Location ProximitĂ©. - Les services de la RĂ©gion Champagne-Ardenne o M. Marc DENISEAU, ChargĂ© des TIC. 6CESER - Le trĂšs haut dĂ©bit » - Rapport adoptĂ© le 15 octobre 2010 6 SOMMAIRE I â LâĂVOLUTION DES BESOINS ET DES TECHNIQUES page 7 A. LâĂ©volution des besoins page 8 B. LâĂ©volution des techniques page 12 C. Le TrĂšs Haut DĂ©bit comment ? page 24 II â ASPECTS REGLEMENTAIRES ET FINANCIERS page 27 A. Aspects concurrentiels et rĂ©glementaires page 28 B. Le coĂ»t du trĂšs haut dĂ©bit page 37 C. Les programmes nationaux et les financements page 40 D. Le positionnement des opĂ©rateurs page 49 III - CHAMPAGNE-ARDENNE page 53 A. LâĂ©tat des lieux des infrastructures numĂ©riques page 54 B. Les projets trĂšs haut dĂ©bit des collectivitĂ©s page 57 C. Regard sur dâautres collectivitĂ©s page 64 IV - LES ENJEUX page 68 A. Enjeux sociaux et dâamĂ©nagement du territoire page 69 B. Enjeux pour le dĂ©veloppement des usages page 72 C. Enjeux concurrentiels page 72 AVIS DU CESER page 75 ANNEXES page 79 7CESER - Le trĂšs haut dĂ©bit » - Rapport adoptĂ© le 15 octobre 2010 7 I â LâEVOLUTION DES BESOINS ET DES TECHNIQUES A. LâĂ©volution des besoins B. LâĂ©volution des techniques C. Le TrĂšs Haut DĂ©bit comment ? 8CESER - Le trĂšs haut dĂ©bit » - Rapport adoptĂ© le 15 octobre 2010 8 A â LâĂ©volution des besoins 1. Comment Ă©volue la demande en dĂ©bit ? Gordon Moore, lâun des fondateurs de la sociĂ©tĂ© Intel, avait prĂ©vu que la puissance des microprocesseurs doublerait tous les deux ans. Dans les faits, cette loi dite de Moore » sâest vĂ©rifiĂ©e et a mĂȘme Ă©tĂ© dĂ©passĂ©e, puisque la puissance des microprocesseurs a doublĂ© tous les 18 mois. ConcrĂštement, ce phĂ©nomĂšne a accru significativement la puissance des ordinateurs domestiques autorisant de nouvelles applications, une meilleure dĂ©finition des images produites par les appareils photo numĂ©riques et les camĂ©ras, et dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale a impactĂ© toutes les applications de lâĂ©lectronique. Ainsi, le volume des informations gĂ©nĂ©rĂ©es par ces Ă©quipements et Ă©changĂ©es via les rĂ©seaux nâa cessĂ© de croĂźtre. A contrario, le coĂ»t du matĂ©riel a suivi une tendance inverse avec une division par deux tous les deux ans. Surtout, Ă dĂ©bit constant, le prix des Ă©quipements de transmission a Ă©tĂ© divisĂ© par 1 000 depuis 20 ans, en particulier grĂące Ă lâĂ©mergence de la fibre optique. Ces progrĂšs techniques, combinĂ©s Ă lâaugmentation du parc des outils informatiques devenus dĂ©sormais communicants, Ă la chute des coĂ»ts de connexion Ă l'internet qui, indĂ©pendants du temps, rendent les connexions quasi-permanentes et au dĂ©veloppement des applications nouvelles, ont engendrĂ© une croissance continue de la demande en dĂ©bit. Si la croissance continue Ă ce rythme, et rien ne dĂ©montre pourquoi il en serait autrement, la demande de dĂ©bit devrait atteindre les 100 Mbit/s vers 2013. Les moyens et infrastructures permettant dâoffrir ce dĂ©bit devront donc ĂȘtre adaptĂ©s. Si les rĂ©seaux de transport sont progressivement remplacĂ©s par des liaisons en fibres optiques, les rĂ©seaux dâaccĂšs pour le raccordement des abonnĂ©s demeurent lâun des principaux enjeux pour demain afin dâoffrir le 100Mbit/s voire plus Ă tous, ou du moins au plus grand nombre possible dâutilisateurs. Jakob Nielsen a observĂ© que de 1983 Ă 1998, la bande passante globale c'est Ă dire le dĂ©bit total disponible pour l'ensemble des internautes a augmentĂ© de 50% par an. 2. Lâoffre entraĂźne la demande De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, les besoins en dĂ©bit Ă©mergent Ă mesure que les avancĂ©es techniques rendent possibles certaines nouvelles utilisations communicantes ou en complexifient dâautres. Pour autant, il nâexiste pas une application particuliĂšre qui justifie Ă elle seule une augmentation du dĂ©bit. Câest lâagrĂ©gation et le dĂ©veloppement des usages qui conduit Ă un accroissement significatif des besoins. Traduit autrement, câest la 9CESER - Le trĂšs haut dĂ©bit » - Rapport adoptĂ© le 15 octobre 2010 9 disponibilitĂ© de nouveaux matĂ©riels, de nouvelles applications et/ou du trĂšs haut dĂ©bit qui gĂ©nĂšrent et accĂ©lĂšrent de nouveaux usages. Plus le dĂ©bit est important, plus les utilisateurs se connectent. Ainsi, 70 % des personnes ayant accĂšs au haut dĂ©bit se connectent au moins une fois par jour contre 50 % pour les autres. Comme lâĂ©crit D. Lombard dans le village numĂ©rique mondial, Ă©merge une deuxiĂšme vie des rĂ©seaux », la relation homme/rĂ©seaux Ă©tant devenue fusionnelle. Lâusager est en immersion dans le monde des TIC. Aujourdâhui, tout le monde ou presque, du moins quand les revenus disponibles le permettent, ne peut plus se passer de son portable, dâun accĂšs Ă Internet, dĂšs le plus jeune Ăąge. Enfin, la disponibilitĂ© du trĂšs haut dĂ©bit est aussi un facteur dâinnovation avec la crĂ©ation de nouveaux services, consommateurs de dĂ©bit. Toutefois, ces Ă©volutions appelleront une meilleure sĂ©curitĂ© des rĂ©seaux, une protection accrue des donnĂ©es et une qualitĂ© de service nouvelle. 3. Les tendances des applications nouvelles Avec le trĂšs haut dĂ©bit, les applications nouvelles seront multimĂ©dia et interactives avec des volumes de donnĂ©es reçus et Ă©mis en augmentation. DĂ©jĂ , les Ă©lĂ©ments multimĂ©dias ex son, vidĂ©o, TV en trois dimensions sont de plus en plus nombreux et les applications interactives se multiplient, aussi bien pour le grand public que pour les professionnels ex santĂ©, tĂ©lĂ©travail... ; le tout avec une exigence croissante en termes de rapiditĂ© et de confort d'utilisation. Autre tendance qui se dĂ©veloppe la capacitĂ© pour lâusager de se connecter dans diffĂ©rents lieux et/ou de rester connectĂ© mĂȘme pendant un dĂ©placement ex en train ; ce qui renvoie aux usages du nomadisme et de la mobilitĂ©. Pour les fournisseurs de services, lâinvestissement dans lâinfrastructure du rĂ©seau sera dâautant plus justifiĂ© que les services donc les revenus vĂ©hiculĂ©s seront nombreux. 4. Des besoins pour les particuliers toujours plus importants et diversifiĂ©s Les besoins des particuliers sont croissants et sâexpriment notamment autour de ceux liĂ©s aux loisirs, au travail, Ă lâĂ©ducation, Ă la santĂ© et de maniĂšre gĂ©nĂ©rale Ă la gestion de la vie courante, par exemple en contractant des achats de produits en ligne, en consultant des horaires, en rĂ©alisant des rĂ©servations, en exĂ©cutant des tĂąches liĂ©es Ă la domotique surveillance du domicile, etc.. Globalement, câest surtout dans le domaine des loisirs que la demande croĂźt le plus et rend crucial lâaccĂšs Ă des dĂ©bits plus importants. Par exemple, lâaccĂšs simultanĂ© par les membres dâune mĂȘme famille Ă la tĂ©lĂ©vision numĂ©rique, avec des rĂ©cepteurs dont la dĂ©finition de lâimage ne cesse de croĂźtre, aux divers bouquets de chaĂźnes disponibles avec lâexigence dâune qualitĂ© plus grande dans la dĂ©finition de lâimage, aux vidĂ©os, aux photos, aux fichiers audio circulant entre internautes requiĂšrent des dĂ©bits de transmission supĂ©rieurs. Et lâĂ©change de courriers Ă©lectroniques, la crĂ©ation de blogs, de tv web, et la participation Ă des communautĂ©s dâintĂ©rĂȘts rĂ©seaux sociaux dĂ©multiplient les besoins. Outre les usages dans le cadre familial et plus gĂ©nĂ©ralement dans celui des loisirs avec les services mutltimĂ©dias et interactifs, les TIC sont aussi un outil pour lâaccĂšs par exemple au savoir ou encore Ă lâenseignement. Cela peut ĂȘtre sous une forme ludique ou plus structurĂ©e, avec entre autres les techniques dâenseignement Ă distance ex dans le cadre des Espaces numĂ©riques de travail ou ENT. 10CESER - Le trĂšs haut dĂ©bit » - Rapport adoptĂ© le 15 octobre 2010 10 En matiĂšre de besoins de santĂ©, de nouveaux outils peuvent Ă©merger, par exemple dans les services dâassistance Ă la personne pour le maintien Ă domicile, la tĂ©lĂ©surveillance des moins autonomes, la tĂ©lĂ©mĂ©decine ou encore la chirurgie Ă distance. Ils autoriseront notamment un accĂšs aux services de santĂ© Ă des populations qui en sont tenues Ă©loignĂ©es. 5. Des besoins pour toutes les activitĂ©s de lâentreprise Les besoins diffĂšrent selon la nature de lâactivitĂ© mais concernent de façon gĂ©nĂ©rale lâensemble des activitĂ©s de lâentreprise, de la production par exemple pour gĂ©rer les chaĂźnes dâapprovisionnement au suivi des commandes en passant par la conception des produits par exemple dans lâautomobile ou encore la commercialisation. Le trĂšs haut dĂ©bit est aussi trĂšs utile pour les entreprises qui traitent des fichiers trĂšs volumineux ex graphiques, images 3D, par exemple dans la communication, la sauvegarde des donnĂ©es par externalisation, lâarchivage ou encore le Cloud computingou lâinfonuagique, c'est-Ă -dire la dĂ©portation sur des serveurs distants des traitements informatiques traditionnellement localisĂ©s sur le poste utilisateur. Pour les entreprises, le trĂšs haut dĂ©bit est donc incontestablement une source de productivitĂ© et de compĂ©titivitĂ© avec, notamment - Le dĂ©veloppement dâapplications trĂšs consommatrices en bande passante dans les domaines de la CAO conception assistĂ©e par ordinateur, de la visioconfĂ©rence en mode travail collaboratif, et des applications en mode SaaS Software as a Service câest-Ă -dire hĂ©bergĂ©es Ă lâextĂ©rieur de lâentreprise ; - La sĂ©curitĂ© avec les applications de stockage en rĂ©seaux Cloud Computing ; - La transformation des processus de gestion de la relation client ex grande distribution, banques, assurances, santĂ©, etc. par un nouveau canal lâimage. Par exemple, lâajout dâimages animĂ©es et de vidĂ©os apporte au commerce en ligne la capacitĂ© de sâapprocher des modes de vente en boutique grĂące Ă des vidĂ©os de prĂ©sentation de lâarticle et des conseils. Ce sont ces nouveaux modes de communication et les nouvelles conditions de travail qui en dĂ©coulent qui permettent aux entreprises dâaccroĂźtre leur compĂ©titivitĂ© ex performance des Ă©quipes par un accĂšs privilĂ©giĂ© Ă lâinformation, efficacitĂ© accrue des process, optimisation des dĂ©placementsâŠ. Aujourdâhui et encore plus demain, la possibilitĂ© de communiquer et dâĂ©changer quasiment en temps rĂ©el avec clients et fournisseurs est un enjeu Ă©conomique majeur. Dâailleurs, lâaccĂšs au trĂšs haut dĂ©bit conditionne de plus en plus lâinstallation des entreprises sur un territoire. Les TIC permettent de sâaffranchir des distances et facilitent les relations commerciales avec le monde entier. Pour les salariĂ©s, câest la possibilitĂ© de ne plus se rendre physiquement dans lâentreprise mais aussi dâĂȘtre opĂ©rationnels et joignables tĂ©lĂ©travail, vidĂ©oconfĂ©rences en quasi-permanence. Pour les entreprises, ce sont des investissements en locaux en moins, mais aussi des dĂ©placements moins nombreux. Plus gĂ©nĂ©ralement, elles peuvent rĂ©organiser en consĂ©quence leur façon de travailler. Toutefois, si ces technologiques facilitent la vie professionnelle, elles peuvent, dans certains cas, occasionner une souffrance au travail ex stress. 11CESER - Le trĂšs haut dĂ©bit » - Rapport adoptĂ© le 15 octobre 2010 11 6. Pour les collectivitĂ©s et les services publics se rapprocher du public Les collectivitĂ©s comme lâĂtat et ses services dĂ©concentrĂ©s ex DREAL, PrĂ©fectures diffusent de plus en plus dâinformations sur leurs portails respectifs et rendent possible lâaccomplissement par voie Ă©lectronique, de dĂ©marches administratives ex copies dâĂ©tat civil, formalitĂ©s de sĂ©curitĂ© sociale, dĂ©clarations et paiements de lâimpĂŽt. Outre ces formalitĂ©s Ă lâattention du grand public, les collectivitĂ©s territoriales utilisent les supports de tĂ©lĂ©communication Ă©lectronique pour leur gestion interne par exemple dans le cadre de la passation de marchĂ©s publics dĂ©matĂ©rialisation. De leur cĂŽtĂ©, de nombreux Ă©tablissements publics, par exemple les hĂŽpitaux, optimisent leur gestion, leur organisation de travail ou encore lâaccueil des patients grĂące aux nouvelles technologies. Pour les Ă©tablissements dâenseignement et de recherche qui travaillent en commun sur des projets, ces techniques de communication sont essentielles. SynthĂšse LâĂ©volution des techniques L'Ă©volution matĂ©rielle des terminaux PC et serveur autorise parallĂšlement une Ă©volution logicielle qui amĂ©liore le confort d'utilisation mais implique un Ă©change plus important de donnĂ©es et induit une nĂ©cessitĂ© d'augmentation des dĂ©bits tant en upload qu'en download. C'est ainsi que l'ancien Haut dĂ©bit devient le bas dĂ©bit du TrĂšs Haut-dĂ©bit. Dans le mĂȘme temps la chute des coĂ»ts de connexion, qui s'exonĂšrent dĂ©sormais du temps, induit une habitude journaliĂšre qui invalide la technique d'attribution d'adresse IP en fonction de la demande et fait chuter le dĂ©bit thĂ©oriquement disponible. LâĂ©volution des usages L'Ă©volution des techniques et donc des dĂ©bits ADSL combinĂ©es aux Ă©volutions matĂ©rielles ont fait apparaĂźtre d'autres usages consommateurs Ă©galement de dĂ©bit domotiques, e-administration, robotiques radars, infonuagique, triple play, etc. Cependant, l'amĂ©lioration de ces techniques d'Ă©change de donnĂ©es via la paire de cuivre ligne tĂ©lĂ©phonique existante atteint sa limite de sorte que toute Ă©volution future n'est plus Ă mĂȘme de confĂ©rer un avantage concurrentiel important coĂ»t de mise en Ćuvre/dĂ©bit ni mĂȘme une rĂ©serve suffisante de dĂ©bit au regard de l'explosion prĂ©visible des usages. Il est donc nĂ©cessaire de disposer rapidement d'un support stable, durable, non influençable capable de vĂ©hiculer un signal autorisant un saut important en dĂ©bit que l'on pourra accroĂźtre dans le temps en perfectionnant le couple Ă©metteur-rĂ©cepteur Ă la maniĂšre de ce que l'on a pu faire avec la paire de cuivre. 12CESER - Le trĂšs haut dĂ©bit » - Rapport adoptĂ© le 15 octobre 2010 12 B - LâĂ©volution des techniques 1. Les technologies a. Lâarchitecture du rĂ©seau SchĂ©matiquement, lâarchitecture du rĂ©seau Internet peut se dĂ©composer en trois niveaux hiĂ©rarchiques le transport les dorsales, la collecte et la desserte la boucle locale. - Les dorsales permettent lâacheminement des donnĂ©es entre les pays et entre les grandes agglomĂ©rations. Ces rĂ©seaux, installĂ©s au fond des ocĂ©ans et sur les continents sont constituĂ©s majoritairement de cĂąbles en fibre optique, afin de vĂ©hiculer des dĂ©bits considĂ©rables sur de longues distances. Les opĂ©rateurs ont dâailleurs investi massivement dans lâinfrastructure pour faire face Ă lâexplosion des besoins. Exemple dâun rĂ©seau de collecte national - Les rĂ©seaux de collecte nationaux relient les boucles locales Ă des points du ou des rĂ©seaux de transport et se caractĂ©risent gĂ©nĂ©ralement par du trĂšs haut dĂ©bit. Globalement, les rĂ©seaux de collecte desservent les agglomĂ©rations, les intercommunalitĂ©s et/ou les communes. - Enfin, la desserte, Ă©galement appelĂ©e boucle locale, assure lâinterconnexion entre le rĂ©seau de collecte et lâutilisateur final. Source ARCEP b. LâĂ©volution des techniques Actuellement, en France, environ 95% des abonnĂ©s sont desservis par lâADSL grĂące au dĂ©groupage qui a permis aux opĂ©rateurs alternatifs dâaccĂ©der Ă la boucle locale de France TĂ©lĂ©com et de la louer pour offrir leurs services. De maniĂšre complĂ©mentaire, les technologies sans fil pallient lâabsence de desserte ADSL sur un territoire et permettent une adaptation en fonction des contraintes des territoires. 13CESER - Le trĂšs haut dĂ©bit » - Rapport adoptĂ© le 15 octobre 2010 13 c. La technologie xDSL Cette technologie utilise une ligne tĂ©lĂ©phonique en cuivre pour diffuser les informations numĂ©riques. Elle a pu se dĂ©velopper rapidement en raison de son coĂ»t rĂ©duit car elle prend appui sur le rĂ©seau tĂ©lĂ©phonique existant. ConcrĂštement, le dĂ©ploiement du xDSL nĂ©cessite la mise en place au niveau du rĂ©partiteur tĂ©lĂ©phonique â ou NĆud de Raccordement Ă lâAbonnĂ© NRA - dâun DSLAM, appareil assurant une fonction de multiplexage. Il existe plusieurs techniques xDSL - lâADSL. Câest la technologie la plus rĂ©pandue en France. Si elle offre des performances satisfaisantes pour une utilisation grand public, elle a aussi des inconvĂ©nients une portĂ©e maximale dâenviron 5 km plus lâutilisateur est Ă©loignĂ© du NRA, plus la force et la qualitĂ© du signal se dĂ©gradent et un dĂ©bit limitĂ© Ă 8 Mbit/s et asymĂ©trique le dĂ©bit descendant rĂ©ception est supĂ©rieur au dĂ©bit remontant envoi ; Par exemple un dĂ©bit descendant de 512kbit/s et remontant de 128kbit/s ; - le SDSL. Il permet un dĂ©bit symĂ©trique mais sur une distance plus rĂ©duite que lâADSL, environ 2 km ; - lâADSL2+. Cette technologie se caractĂ©rise par lâutilisation dâune bande de frĂ©quence Ă©largie qui permet lâaugmentation du dĂ©bit jusquâĂ 20 Mbit/s environ. Toutefois, cette technologie Ă une portĂ©e limitĂ©e Ă 3 km ; - le VDSL. Câest la technologie la plus rapide des xDSL. Elle permet des dĂ©bits jusquâĂ 50 Mbit/s, mais comme pour les autres, uniquement sur des lignes trĂšs courtes, moins de 1,5 km. En conclusion, le principal inconvĂ©nient des techniques xDSL rĂ©side dans lâattĂ©nuation du signal Ă©lectrique, limitant Ă quelques kilomĂštres les zones de rĂ©ception optimale. Au-delĂ de quelques kilomĂštres, la faiblesse des dĂ©bits ne permet pas dâavoir un service de qualitĂ©. Leur accĂšs est mĂȘme parfois impossible. Cependant, il existe des solutions pour limiter cette contrainte, par exemple avec lâutilisation de plusieurs lignes tĂ©lĂ©phoniques parallĂšles, lâĂ©quipement ou lâajout de sous-rĂ©partiteurs, entre le rĂ©partiteur existant et les abonnĂ©s afin dâaccroĂźtre la qualitĂ© de signal et donc le dĂ©bit. Les dĂ©bits avec les technologies ADSL et VDSL Source Sycabel 14CESER - Le trĂšs haut dĂ©bit » - Rapport adoptĂ© le 15 octobre 2010 14 d. Le WiFi et le WiMax Les diffĂ©rentes techniques radios sont limitĂ©es dans leur utilisation. Tout dâabord le nombre de frĂ©quences radio disponibles est restreint, leur utilisation est soumise Ă des contraintes physiques incontournables, et surtout, le dĂ©bit, dĂ©jĂ plus faible, est Ă©galement partagĂ© entre les utilisateurs. Ex si la capacitĂ© dâun Ă©metteur WiMax est de 25 Mbit/s et si 10 abonnĂ©s sont raccordĂ©s, chaque abonnĂ© dispose dâun dĂ©bit thĂ©orique de 2,5 Mbit/s. - WiFi. Cette technologie se caractĂ©rise par la transmission de donnĂ©es haut-dĂ©bit par ondes radio. Les zones couvertes sont de lâordre de quelques dizaines de mĂštres avec des dĂ©bits jusquâĂ 25 Mbit/s. Le WiFi sâadresse avant tout au marchĂ© des particuliers et des petites entreprises. Compte tenu de ses faibles coĂ»ts de dĂ©ploiement, cette technologie peut convenir Ă la desserte en milieu rural. Cependant, câest une technologie dont les perspectives dâĂ©volution restent limitĂ©es. - WiMax. Elle permet de couvrir des zones plus importantes que le WiFi, de lâordre de plusieurs kilomĂštres, grĂące Ă une liaison point-multipoint. ConcrĂštement, un Ă©metteur c'est-Ă -dire une antenne avec une liaison trĂšs haut dĂ©bit, placĂ©e sur un point haut diffuse un signal de quelques dizaines de Mbit/s que se partagent les utilisateurs finaux. A noter que cette technologie nĂ©cessite de disposer dâune licence pour utiliser les bandes de frĂ©quences elle est dĂ©livrĂ©e par lâARCEP. - Le WiMix. C'est une technologie sans fil hybride point Ă multipoints. GrĂące Ă lâutilisation de bandes de frĂ©quences libres 2,4 GHz, lâutilisation dâune modulation particuliĂšre permet dâatteindre des dĂ©bits de plusieurs Mbit/s sur quelques kilomĂštres. e. Les Courants Porteurs en Ligne CPL Cette technologie, qui utilise le rĂ©seau Ă©lectrique, est actuellement peu exploitĂ©e, en raison de nombreuses contraintes techniques. Comme pour les techniques radios, il sâagit toujours dâun dĂ©bit partagĂ© entre les utilisateurs et limitĂ© par les caractĂ©ristiques propres des lignes dâĂ©nergie du rĂ©seau Ă©lectrique. Elles nâont pas Ă©tĂ© conçues pour assurer des tĂ©lĂ©communications et leur structure provoque un rayonnement Ă haute frĂ©quence prĂ©judiciable Ă la bonne utilisation du domaine des frĂ©quences radioĂ©lectriques pour les tĂ©lĂ©communications. Enfin, leur dĂ©ploiement nĂ©cessite dâintervenir sur le rĂ©seau Ă©lectrique pour injecter et extraire les informations. Le dĂ©bit maximum qui peut ĂȘtre atteint est proche de 10 Mbit/s. f. Le Mobile les technologies 3G, 4G et LTE - Le rĂ©seau GSM et lâUMTS ou 2G et 3G. La norme GSM technologie de deuxiĂšme gĂ©nĂ©ration / 2G autorise un dĂ©bit maximal de 9,6 Kbit/s. Elle permet de transmettre la voix ainsi que des donnĂ©es numĂ©riques mais en faible volume ex SMS et MMS. LâUMTS technologie de troisiĂšme gĂ©nĂ©ration / 3G, offre des dĂ©bits jusquâĂ 384 Kbit/s dans les zones urbaines et permet le transfert de contenu multimĂ©dia images, sons et vidĂ©os. Aujourdâhui, de nouveaux services comme la visiophonie ou la tĂ©lĂ©vision mobile sont accessibles grĂące Ă cette technologie. LâĂ©volution vers le 3G+ normes HSDPA offrira des performances encore supĂ©rieures. Toutefois, ces technologies ne permettent par un accĂšs au trĂšs haut dĂ©bit. - Le LTE. Le LTE 4G est une Ă©volution de lâUMTS. Le dĂ©bit thĂ©orique peut atteindre 20 Mbit/s. Mais il est Ă©galement partagĂ© entre tous les utilisateurs sur une mĂȘme zone. Cette technologie sera disponible dâici 2012 en Europe. 15CESER - Le trĂšs haut dĂ©bit » - Rapport adoptĂ© le 15 octobre 2010 15 g. Le dividende numĂ©rique » LâarrĂȘt complet de la tĂ©lĂ©vision analogique terrestre remplacĂ©e par la TNT rend disponible des frĂ©quences, en particulier dans la bande UHF qui offre des conditions optimales de propagation notamment Ă lâintĂ©rieur des bĂątiments. Cette ressource dĂ©gagĂ©e est appelĂ©e dividende numĂ©rique ». Elle pourra ĂȘtre partagĂ©e entre les services numĂ©riques terrestres audiovisuels et les nouveaux services de communication Ă©lectronique. En parallĂšle, les radiocommunications mobiles et fixes sont en plein essor et les besoins croissants de dĂ©bit, de trafic et de couverture se traduisent par des besoins proportionnels de frĂ©quences. Actuellement, le volume de trafic est deux fois plus important quâen 2000 et le doublement est attendu dâici les cinq prochaines annĂ©es. NĂ©anmoins, cette forte croissance de lâusage du mobile se confirmera si les utilisateurs sont assurĂ©s de pouvoir accĂ©der Ă ces services Ă lâintĂ©rieur des bĂątiments, que ce soit Ă leur domicile, dans les lieux quâils frĂ©quentent ou dans les moyens de transport quâils utilisent. Techniquement, la couverture Ă lâintĂ©rieur des bĂątiments est dâautant plus facile Ă assurer quâon utilise des frĂ©quences basses, en dessous de 1 GHz. Or, ce sont dâabord la radio puis la tĂ©lĂ©vision qui, historiquement, ont utilisĂ© ces frĂ©quences. A contrario, les communications mobiles grand public utilisent des frĂ©quences Ă©levĂ©es le GSM utilise la bande 900 MHz puis 1,8 GHz, lâUMTS la bande 2GHz avec des possibilitĂ©s Ă 2,5 GHz. Mais cette montĂ©e en frĂ©quences, avec le dĂ©veloppement du marchĂ© et lâaugmentation du dĂ©bit offert au client, atteint aujourdâhui ses limites, dâautant que la demande exige des dĂ©bits toujours plus Ă©levĂ©. Pour assurer une bonne couverture du territoire, les opĂ©rateurs GSM exploitent un rĂ©seau constituĂ© de plus de 15 000 stations de base. Il en rĂ©sulte des coĂ»ts Ă©conomiques croissants et des difficultĂ©s grandissantes pour couvrir les zones blanches. Ainsi, les services mobiles, 3G et au-delĂ 4G, etc., ont donc besoin dâaccĂ©der aux bandes basses UHF qui Ă©taient utilisĂ©es par la tĂ©lĂ©vision, le fameux dividende numĂ©rique » pour amĂ©liorer les couvertures radio indoor » et pour assurer la couverture de zones peu denses dans des conditions technico-Ă©conomiques favorables. h. Le CĂąble et la norme DOCSIS - Le cĂąble Dans cette technologie, c'est le nombre de foyers raccordĂ©s par un cĂąble coaxial et dĂ©pendant du dernier nĆud optique qui dĂ©termine le dĂ©bit dont va pouvoir bĂ©nĂ©ficier l'abonnĂ©. Il sâagit donc pour les cĂąblo- opĂ©rateurs de faire avancer la fibre optique au plus prĂšs de leurs abonnĂ©s. Ainsi, si la fibre optique court jusqu'au dernier amplificateur, on parlera de FTTx ou encore de FTTLA. Si elle va jusqu'au pied des immeubles, on parlera de FTTB. - Le DOCSIS Initialement, les rĂ©seaux cĂąbles Ă©taient dĂ©diĂ©s Ă la diffusion de contenus audiovisuels. Puis, dans les annĂ©es 90, ils ont Ă©tĂ© adaptĂ©s afin de fournir des services de communications Ă©lectroniques. La norme des modems-cĂąble a Ă©tĂ© Ă©tablie sous le sigle DOCSIS Data Over Cable Service Interoperability Specification. Ainsi, les cĂąblo-opĂ©rateurs qui souhaitent dĂ©livrer plus de 50 Mbit/s pour leurs abonnĂ©s peuvent dĂ©sormais dĂ©ployer la norme DOCSIS ConcrĂštement, cette norme permet lâutilisation simultanĂ©e de plusieurs canaux, ce qui augmente la capacitĂ© en termes de dĂ©bit avec une capacitĂ© maximale de 160 Mbit/s en voie 16CESER - Le trĂšs haut dĂ©bit » - Rapport adoptĂ© le 15 octobre 2010 16 descendante et de 120 Mbit/s en voie montante. Le principal avantage pour l'opĂ©rateur est de ne pas dĂ©ployer de la fibre Ă l'intĂ©rieur des immeubles. NĂ©anmoins, cette solution, intermĂ©diaire par rapport Ă la FTTH fibre optique jusquâĂ lâabonnĂ©, ne pourra sans doute pas supporter une nouvelle montĂ©e en dĂ©bit suffisante Ă moyen terme, susceptible de garantir son avance concurrentielle, contrairement Ă la FTTH qui apparaĂźt comme la solution la plus pĂ©renne. i. Le Satellite Cette technologie permet de relier par radio deux points distants de plusieurs centaines de kilomĂštres. Sur de vastes zones peu denses, notamment pour les territoires les plus isolĂ©s, elle peut se rĂ©vĂ©ler une technologie adaptĂ©e. Cependant, les dĂ©bits sont Ă©galement limitĂ©s car partagĂ©s entre un nombre importants dâutilisateurs situĂ©s sur une vaste zone et le dĂ©lai entre lâenvoi et la rĂ©ception reste Ă©levĂ© latence. Pour lâusager, le coĂ»t pour sâĂ©quiper dâun kit satellitaire demeure important et lâabonnement est fonction du volume de donnĂ©es Ă©changĂ©es ex environ 30 euros/mois pour 1 Ă 3 gigas de donnĂ©es Ă©changĂ©es et 100 euros/mois en illimitĂ© avec des dĂ©bits compris entre 1Mbit/s et 4Mbit/s. A lâavenir, cette technologie pourrait Ă©voluer. Des opĂ©rateurs se sont engagĂ©s pour proposer de nouvelles offres avec des dĂ©bits Ă©quivalents Ă ceux de lâADSL. j. La Fibre optique FTTx Cette technologie permet le transport de lâinformation sous forme de lumiĂšre dans un fil de verre sur de trĂšs longues distances et avec des dĂ©bits nettement supĂ©rieurs aux autres technologies > Ă 100 Mbit/s, notamment xDSL. Surtout, câest une technologie Ă©volutive, les limites de la fibre nâont pour lâinstant pas encore Ă©tĂ© atteintes. La fibre optique permet Ă©galement le multiplexage, câest-Ă -dire le partage de chaque fibre sans altĂ©rer les capacitĂ©s. Les usages qui sont faits de la fibre optique, suivant sa proximitĂ© de lâusager, est divisĂ©e en quatre grandes catĂ©gories qui se distinguent par la rĂ©partition entre fibre optique et cĂąble de cuivre - DĂ©groupage La fibre optique assure la liaison jusquâau rĂ©partiteur NRA. Ensuite la liaison jusquâĂ lâabonnĂ© est assurĂ©e par la paire de cuivre. Le dĂ©bit maximum peut atteindre 25 Mbits/s ; - FTTC Fiber to the cabinet La fibre optique court jusquâau sous- rĂ©partiteur. Puis la paire de cuivre assure la liaison du sous- rĂ©partiteur Ă lâabonnĂ©. Le dĂ©bit monte alors Ă 40 Mbits/s; - FTTB Fiber to the building La fibre optique arrive jusquâau point de concentration, c'est-Ă - dire au pied de lâimmeuble. La liaison depuis ce point jusquâĂ lâabonnĂ© peut ĂȘtre assurĂ©e par de la paire de cuivre ou du cĂąble coaxial. Le dĂ©bit peut atteindre les 100 Mbits/s ; - FTTH Fiber to the home La fibre optique va chez lâabonnĂ©. Dans ce, cas, les perspectives de dĂ©bits sont considĂ©rables > Ă 100 Mbits/s et mĂȘme 1 Gbit/s voire plus. Source ARCEP 17CESER - Le trĂšs haut dĂ©bit » - Rapport adoptĂ© le 15 octobre 2010 17 Ainsi, la fibre optique rend possible de nouvelles applications comme la vidĂ©o en haute dĂ©finition dans le cadre du dĂ©veloppement du rĂ©seau Ă trĂšs haut dĂ©bit. Cependant, le dĂ©ploiement des rĂ©seaux de fibre optique au plus prĂšs des abonnĂ©s reprĂ©sente un coĂ»t financier significatif. A lâĂ©chelle du territoire français, on Ă©voque le chiffre dâau moins 30 milliards dâeuros. Il est principalement dĂ» au coĂ»t du gĂ©nie civil avec le creusement des tranchĂ©es nĂ©cessaires Ă la pose des fibres optiques. Celui-ci pourrait reprĂ©senter jusquâĂ 80 % de lâinvestissement global. k. LâaccĂšs Ă la sous boucle Trois solutions techniques sont possibles. - Bi-injection Elle consiste en lâinjection de signaux DSL indiffĂ©remment Ă la boucle situation actuelle et Ă la sous-boucle. Techniquement, cette solution appelle de nombreux travaux pour permettre que les outils actuellement utilisĂ©s par les opĂ©rateurs clients des offres de dĂ©groupage de France TĂ©lĂ©com soient disponibles avec les mĂȘmes fonctionnalitĂ©s. Source ARCEP - DĂ©port de signaux Elle consiste Ă multiplexer les signaux DSL en sortie de NRA, puis de les transporter par fibres optiques jusquâĂ la hauteur du sous-rĂ©partiteur puis, aprĂšs les avoir dĂ©multiplexĂ©s, de les injecter sur les paires de cuivre desservant les abonnĂ©s. Techniquement, cette solution requiert des modifications marginales sur lâensemble des outils dont disposent actuellement les opĂ©rateurs pour proposer des accĂšs haut dĂ©bit par xDSL sur leurs propres infrastructures. Source ARCEP 18CESER - Le trĂšs haut dĂ©bit » - Rapport adoptĂ© le 15 octobre 2010 18 - CrĂ©ation dâun nouveau rĂ©partiteur Ă la hauteur du sous-rĂ©partiteur La boucle locale cuivre est dĂ©viĂ©e pour recevoir lâinjection des signaux DSL des opĂ©rateurs dĂ©groupeurs dĂ©sormais systĂ©matiquement implantĂ©s dans ce nouveau rĂ©partiteur. Le commutateur tĂ©lĂ©phonique demeure localisĂ© au rĂ©partiteur. Techniquement, cette solution conduit Ă crĂ©er un nouveau rĂ©partiteur. Cela prĂ©sente un avantage, les outils de commande et dâĂ©ligibilitĂ© de France TĂ©lĂ©com sont dĂ©jĂ adaptĂ©s au cas de rĂ©amĂ©nagement de la boucle locale pour la montĂ©e en dĂ©bit. En revanche, dĂšs lors que France TĂ©lĂ©com procĂšde Ă un rĂ©amĂ©nagement de son rĂ©seau, lâensemble des opĂ©rateurs de dĂ©groupage doivent sâinstaller au nouveau rĂ©partiteur, ce qui demande des moyens importants pour lâensemble des opĂ©rateurs. Source ARCEP 2. Les avantages et inconvĂ©nients de chaque technologie Le rĂ©seau internet est structurĂ© en diffĂ©rents niveaux transport pays, continents, collecte rĂ©gions, dĂ©partements, desserte villes, quartiers et chaque niveau Ă ses propres besoins. Si le rĂ©seau de transport a besoin de peu de ramifications et de capillaritĂ©, inversement, le rĂ©seau de desserte doit ĂȘtre trĂšs fin afin d'atteindre le maximum d'abonnĂ©s. Pour les usagers, les besoins sont Ă©galement diffĂ©rents selon leurs situations. Certains ont besoin d'un dĂ©bit trĂšs Ă©levĂ©, d'autres ont besoin d'une connexion symĂ©trique, d'autres encore privilĂ©gient le coĂ»t de l'abonnement. Cependant, comme cela a Ă©tĂ© prĂ©cĂ©demment vu, les usages vont entraĂźner trĂšs rapidement un alignement vers le haut du besoin minimal en dĂ©bit, tendant vers le symĂ©trique, bien au delĂ du bas dĂ©bit actuel du haut dĂ©bit 512 Kbit/s. Pour un opĂ©rateur, les caractĂ©ristiques d'un territoire sont un paramĂštre dĂ©terminant. Par exemple, lâespace Ă desservir est-il urbain ou rural ? Quelle est sa densitĂ© de population ? Lâurbanisation est-elle diffuse ou concentrĂ©e ? Quelle est la gĂ©ographie du terrain dans le cas de la mise en place d'un rĂ©seau hertzien ex prĂ©sence d'obstacles, de points hauts ? Comment et peut-on rĂ©utiliser les rĂ©seaux existants ex le rĂ©seau tĂ©lĂ©phonique, des fourreaux prĂ©existants pour la pose de fibres optiques, etc.. Les situations sont donc trĂšs variĂ©es, suivant les besoins actuels de la population et les spĂ©cificitĂ©s du territoire Ă desservir. Pour rĂ©pondre Ă ces divers besoins, plusieurs technologies sont aujourdâhui thĂ©oriquement possibles. Chacune est caractĂ©risĂ©e notamment par des performances, un coĂ»t et des atouts techniques. Mais certaines risquent cependant de se rĂ©vĂ©ler trĂšs rapidement obsolĂštes car incapables dâoffrir de nouveaux sauts significatifs en dĂ©bits pour rĂ©pondre Ă un bond prĂ©visible des usages. Les tableaux ci-aprĂšs en reprennent les principales caractĂ©ristiques. 19CESER - Le trĂšs haut dĂ©bit » - Rapport adoptĂ© le 15 octobre 2010 19 Avantages et inconvĂ©nients de chaque technologie Source CETE Ouest CaractĂ©ristiques techniques de chaque technologie selon lâapplication Source Sycabel 20CESER - Le trĂšs haut dĂ©bit » - Rapport adoptĂ© le 15 octobre 2010 20 3. La fibre optique une technologie Ă©volutive Parmi toutes les technologies disponibles, seule la fibre optique offre des caractĂ©ristiques et des avantages qui lui sont propres. Tout dâabord, elle permet et permettra, grĂące au dĂ©ploiement progressif dâun rĂ©seau optique jusquâau plus prĂšs de lâutilisateur, dâacheminer de maniĂšre pĂ©renne et fiable des applications, services et usages numĂ©riques offerts par le trĂšs haut dĂ©bit dâaujourdâhui et surtout de demain. Sur le long terme, on peut raisonnablement tabler sur une augmentation des performances du couple Ă©metteur-rĂ©cepteur Ă lâimage de ce qui sâest fait sur la paire de cuivre. Par ailleurs, les cĂąbles optiques sont insensibles aux alĂ©as environnementaux et ne produisent aucun effet nuisible sur lâenvironnement ex absence de pollution Ă©lectromagnĂ©tique ou chimique. Enfin, Ă©conomiquement parlant, les infrastructures en fibres optiques sont plus compĂ©titives que les solutions sur support cuivre. Toutefois, si le coĂ»t de dĂ©ploiement est encore important en raison des travaux de gĂ©nie civil, lâĂ©laboration puis la mise en Ćuvre des schĂ©mas directeurs pour le dĂ©ploiement du trĂšs haut dĂ©bit permettront sans doute de mieux apprĂ©cier et anticiper les interventions sur le rĂ©seau et donc les coĂ»ts. SynthĂšse Pourquoi la fibre optique ? Les propriĂ©tĂ©s de la fibre optique procurent une avancĂ©e technologique trĂšs nettement supĂ©rieure aux technologies existantes sur paire de cuivre DSL et aux technologies alternatives comme le WiFi, le WiMax ou le satellite. Si ces derniĂšres technologies partagent le dĂ©bit entre les utilisateurs plus ceux-ci sont nombreux, moins le dĂ©bit est Ă©levĂ©, le saut considĂ©rable en dĂ©bit final engendrĂ© par la fibre optique dĂ©bit symĂ©trique, supĂ©rieur de 4 Ă 10 fois par rapport aux dĂ©bits DSL actuels, Ă©volutif les dĂ©bits atteints Ă ce jour â on compte en tĂ©rabits ou millions de bits â nâexploitent pas au maximum ses capacitĂ©s, et par ailleurs quasiment sans attĂ©nuation placent tant lâutilisateur final que lâopĂ©rateur dans une position autorisant, sans restriction et pour de nombreuses annĂ©es, le dĂ©veloppement de nombreux et nouveaux usages. TrĂšs clairement, les avantages de la fibre optique sont nombreux - Sur une grande distance, la perte de signal est bien plus faible que lors d'une transmission Ă©lectrique dans un conducteur mĂ©tallique ; - Les vitesses de transmission sont trĂšs Ă©levĂ©es les dĂ©bits vont jusquâĂ 100 Mbit/s en standard et 1 Gbit/s sur mesure ou Ă la demande ; - La technique du multiplexage permet de dĂ©multiplier la capacitĂ© de la fibre optique on peut faire passer des infos diffĂ©rentes dans les tuyaux son, image, vidĂ©o, etc. ; - Le poids au mĂštre est faible cela permet de rĂ©duire le poids qu'exercent les installations complexes dans les bĂątiments ; - La fibre est stable et insensible aux interfĂ©rences extĂ©rieures ex proximitĂ© d'un cĂąble Ă haute tension ; - Elle nâĂ©met pas dâondes ; - Il nây a pas d'Ă©chauffement Ă contrario, Ă haute frĂ©quence, le cuivre chauffe, il faut le refroidir pour obtenir des dĂ©bits trĂšs Ă©levĂ©s ; - Elle est trĂšs sĂ»re avec une Ă©tanchĂ©itĂ© totale des flux en cĆur de rĂ©seau ; - Sa longĂ©vitĂ© se compte en dizaine dâannĂ©es ; - MalgrĂ© la constance du prix du gĂ©nie civil, les coĂ»ts dâachats sont en baisse. 21CESER - Le trĂšs haut dĂ©bit » - Rapport adoptĂ© le 15 octobre 2010 21 4. LâĂ©tat des lieux de la couverture du territoire national a. Le haut dĂ©bit - La couverture en xDSL 98,5% de la population Ă©ligibles au haut dĂ©bit Au cours de lâannĂ©e 2007 sâest achevĂ© lâĂ©quipement en DSL de lâensemble des centraux tĂ©lĂ©phoniques, câest-Ă - dire des 13 560 NRA NĆuds de Raccordement dâAbonnĂ©s. Ainsi, toutes les lignes tĂ©lĂ©phoniques sont donc thĂ©oriquement raccordables en xDSL haut dĂ©bit. Cependant, la longueur de certaines lignes tĂ©lĂ©phoniques ne permet pas de supporter des services haut dĂ©bit. Par consĂ©quent, le taux dâĂ©ligibilitĂ© rĂ©elle de la population française en haut dĂ©bit est dâenviron 98,5% contre 90% dĂ©but 2006 et 80% dĂ©but 2005. Les 1,5% restants correspondant aux zones dites blanches », soit tout de mĂȘme 450 000 lignes dont 310 000 lignes en raison de la longueur de la ligne, selon France TĂ©lĂ©com. Il convient dâajouter que prĂšs de 1,5 million de foyers en habitat collectif en 2009 sont raccordĂ©s au service antenne par cĂąble avec le principal opĂ©rateur, NumĂ©ricĂąble. - Le dĂ©groupage 80% de la population couverte ParallĂšlement Ă lâĂ©quipement des rĂ©partiteurs en DSL, France TĂ©lĂ©com a investi dans son rĂ©seau de collecte, avec le raccordement de 10 700 rĂ©partiteurs en fibre optique Ă la fin de lâannĂ©e 2009. Cela a permis aux utilisateurs de bĂ©nĂ©ficier dâun meilleur dĂ©bit. Les opĂ©rateurs alternatifs ont Ă©galement investi dans les rĂ©seaux de collecte, pour relier les Ă©quipements actifs installĂ©s dans les rĂ©partiteurs de France TĂ©lĂ©com dans le cadre du dĂ©groupage. Ainsi, au 31 mars 2010, 4 839 rĂ©partiteurs Ă©taient dĂ©groupĂ©s par au moins un opĂ©rateur alternatif. Le taux de couverture du dĂ©groupage sâĂ©tablit dĂ©sormais Ă 80% de la population. Source ARCEP b. Le trĂšs haut dĂ©bit Les principaux opĂ©rateurs ont engagĂ© des dĂ©ploiements de la fibre sur la partie dite horizontale », principalement situĂ©e sur le domaine public. Ils empruntent essentiellement des infrastructures de gĂ©nie civil existantes ex fourreaux et chambres mis en place par France TĂ©lĂ©com ou par les collectivitĂ©s territoriales, mais aussi Ă©gouts visitables, et complĂštent leurs rĂ©seaux de collecte par le dĂ©ploiement de fibres Ă la maille de la boucle locale pour sâapprocher au plus prĂšs des abonnĂ©s. En effet, lâessentiel des dĂ©ploiements par les opĂ©rateurs ne sâeffectue pas avec des nouvelles infrastructures de gĂ©nie civil, Ă©tant donnĂ© leur coĂ»t prohibitif, mais dans des infrastructures existantes. Ă quelques exceptions 22CESER - Le trĂšs haut dĂ©bit » - Rapport adoptĂ© le 15 octobre 2010 22 prĂšs, comme lâutilisation dâĂ©gouts ex Paris et dans certains quartiers de Lyon et Marseille, les dĂ©ploiements empruntent des conduites et des chambres dĂ©diĂ©es aux rĂ©seaux de communications Ă©lectroniques, câest-Ă -dire principalement les infrastructures de gĂ©nie civil de France TĂ©lĂ©com. Ă la fin du 1er trimestre 2010, lâensemble du gĂ©nie civil louĂ© Ă France TĂ©lĂ©com par les opĂ©rateurs alternatifs reprĂ©sentait environ 910 kilomĂštres selon lâARCEP. Pour accĂ©der Ă ce gĂ©nie civil c'est-Ă -dire aux infrastructures de France TĂ©lĂ©com, les opĂ©rateurs disposent notamment dâune offre de gros dĂ©diĂ©e proposĂ©e par France TĂ©lĂ©com, publiĂ©e Ă lâĂ©tĂ© 2008, en application des obligations posĂ©es par la dĂ©cision n°2008-0835 de lâARCEP. Cette offre permet aux opĂ©rateurs de dĂ©ployer leurs propres rĂ©seaux de fibre optique jusquâĂ lâabonnĂ©. Aujourdâhui, une quarantaine dâagglomĂ©rations sont concernĂ©es par ces dĂ©ploiements, notamment en petite couronne de la rĂ©gion parisienne, Ă Lyon, Villeurbanne, Marseille, Nice, Montpellier, Lille et Grenoble. Au total, lâARCEP estime que plus de 4,5 millions de logements se situent Ă proximitĂ© dâun rĂ©seau en fibre optique au 31 mars 2010. Voir carte ci-contre. Plus prĂ©cisĂ©ment, le nombre total dâimmeubles Ă©quipĂ©s en fibre optique jusquâĂ lâabonnĂ© FTTH et raccordĂ©s au rĂ©seau dâau moins un opĂ©rateur sâĂ©lĂšve Ă 41 000 au 31 mars 2010 + 2,5% par rapport au 31 dĂ©cembre 2009. Environ 860 000 logements se situent dans ces immeubles et sont Ă©ligibles aux offres trĂšs haut dĂ©bit en fibre optique jusquâĂ lâabonnĂ©. + 8,6% par rapport au 31 dĂ©cembre 2009. Pour le dĂ©ploiement des rĂ©seaux dont la partie terminale est en cĂąble coaxial FTTLA, NumĂ©ricĂąble procĂšde depuis 2008 Ă la rĂ©novation de son rĂ©seau cĂąblĂ© pour en convertir une partie en fibre optique. Ainsi, 3,2 millions de lignes sont Ă©ligibles Ă des offres trĂšs haut dĂ©bit par cĂąble. Enfin, le nombre dâabonnements grand public au trĂšs haut dĂ©bit est estimĂ© Ă 325 000 au 31 mars 2010. A noter que la totalitĂ© de la croissance est liĂ©e Ă celle des abonnements en fibre optique jusquâĂ lâabonnĂ©. c. Le TrĂšs Haut DĂ©bit en Europe et dans le monde Si le marchĂ© europĂ©en du trĂšs haut dĂ©bit FTTx reste derriĂšre les marchĂ©s asiatique et nord-amĂ©ricain, le marchĂ© dâEurope de lâOuest semble en pleine accĂ©lĂ©ration. Fin 2008, il pesait 5% du marchĂ© mondial avec plus de 1,5 million dâabonnĂ©s, contre 1 million dâabonnĂ©s fin 2007, soit une croissance de + 60% en un an. Cependant, le marchĂ© est marquĂ© par de fortes disparitĂ©s. Six pays totalisent Ă eux seuls 81% de la base Source ARCEP 23CESER - Le trĂšs haut dĂ©bit » - Rapport adoptĂ© le 15 octobre 2010 23 dâabonnĂ©s de la zone SuĂšde, Italie, NorvĂšge, France, Danemark et Pays-Bas. Pour lâEurope de lâEst, la Russie comptait 630 000 abonnĂ©s et 6,3 millions de foyers raccordables Ă fin 2008. LâaccĂšs trĂšs haut dĂ©bit devrait connaĂźtre une croissance continue durant les prochaines annĂ©es, pour atteindre les 140 millions dâabonnĂ©s au niveau mondial en 2014. Selon le dernier rapport de lâIDATE, rĂ©alisĂ© pour le FTTx Council, le marchĂ© du trĂšs haut dĂ©bit FTTx global reprĂ©sentait un total de 48 millions dâabonnĂ©s en 2008, dont plus de 61%, soit 29 millions, dâabonnĂ©s FTTH/B au niveau mondial connectĂ©s via la fibre optique. Le FTTx dans le monde 24CESER - Le trĂšs haut dĂ©bit » - Rapport adoptĂ© le 15 octobre 2010 24 C - Le TrĂšs Haut DĂ©bit Comment ? 1. Le dĂ©ploiement de nouvelles boucles locales en fibre optique FTTH a. Contexte Pratiquement, un rĂ©seau en fibre optique se compose dâune partie horizontale, dĂ©ployĂ©e en souterrain ou en aĂ©rien, et dâune partie verticale, Ă lâintĂ©rieure de la propriĂ©tĂ© privĂ©e, au sein des immeubles. Selon lâARCEP, en moyenne, les coĂ»ts se rĂ©partissent Ă hauteur de deux tiers pour la partie horizontale et un tiers pour la partie verticale. Le coĂ»t du gĂ©nie civil pouvant reprĂ©senter 80% du coĂ»t total. Certaines collectivitĂ©s se sont dĂ©jĂ investies dans des plans de dĂ©ploiement de boucles locales en fibre optique, comme le dĂ©partement de la Haute-Marne. En effet, elles estiment que la seule initiative privĂ©e ne suffira pas Ă couvrir lâensemble du territoire en trĂšs haut dĂ©bit, notamment en dehors des zones denses dĂ©finies par lâARCEP. Cependant, le niveau dâintervention est variable. Il va du rĂŽle de gestionnaire du domaine public au dĂ©ploiement dâun rĂ©seau de boucle locale en fibre optique, en passant par la mise Ă disposition dâinfrastructures de gĂ©nie civil. Actuellement, il existe deux solutions principales pour un rĂ©seau FTTH le point-Ă -point et le point-Ă - multipoints de type PON Passive Optical Network. b. Le point-Ă -point P2P Cette technologie consiste Ă dĂ©ployer, du nĆud de raccordement optique NRO aux logements, au moins une fibre par logement. La taille et le nombre de cĂąbles dĂ©ployĂ©s nĂ©cessitent de reconstruire des infrastructures de gĂ©nie civil, sur un pĂ©rimĂštre dâune centaine de mĂštres environ. Pour les opĂ©rateurs, lâinvestissement pour installer des rĂ©partiteurs optiques peut ĂȘtre important, puisque quâil y a en principe autant de fibres que de logements situĂ©s de lâordre de quelques milliers. Toutefois, la technologie point-Ă -point facilite la gestion du rĂ©seau en la centralisant au niveau du NRO. Lâinvestissement est donc moins coĂ»teux en exploitation et nĂ©cessite moins dâinterventions. Aussi, il rĂ©duit le temps nĂ©cessaire pour changer dâopĂ©rateur et favorise lâouverture du rĂ©seau. Enfin, le point-Ă -point offre un dĂ©bit symĂ©trique de plus de 100 Mbit/s par abonnĂ©, avec des perspectives de croissance importantes. c. Le point-Ă -multipoints PON La technologie PON sâappuie sur une topologie en arbres » du rĂ©seau qui permet dâoptimiser son dimensionnement au fur et Ă mesure de lâaugmentation du taux de pĂ©nĂ©tration sur une zone arriĂšre de NRO. ConcrĂštement, les fibres relient plusieurs appartements sur la partie terminale de la boucle locale et sont regroupĂ©es, par exemple au bas de lâimmeuble, dans un point de mutualisation », reliĂ© par une seule fibre au NRO. 25CESER - Le trĂšs haut dĂ©bit » - Rapport adoptĂ© le 15 octobre 2010 25 Contrairement Ă la technologie point Ă point, le point Ă multipoints nĂ©cessite lâinstallation dâun nombre de fibres moins Ă©levĂ© sur la partie horizontale et Ă©conomise ainsi de la place au niveau du NRO. Il est donc moins cher et plus simple Ă dĂ©ployer. Aussi, cette technologie permet de construire un rĂ©seau plus flexible et pouvant Ă©voluer plus facilement en fonction de la construction de nouveaux logements. Cependant le PON souffre de nombreuses limites. Dâune part le dĂ©bit disponible sur la fibre est partagĂ© entre tous les connectĂ©s Par exemple, pour un dĂ©bit disponible de 2,4 Gbit/s et dans le cas oĂč 64 abonnĂ©s seraient prĂ©sents, cela limiterait le dĂ©bit Ă 37,5 Mbit/s par ligne alors que les offres actuelles sont gĂ©nĂ©ralement de 50 ou 100 Mbit/s. Pour les opĂ©rateurs, il sâagit de trouver lâĂ©quilibre entre lâoptimisation des coĂ»ts dâinvestissement optimisation du remplissage des arbres » et lâoptimisation des coĂ»ts dâexploitation tout en fournissant un dĂ©bit minimum Ă lâutilisateur. Le nombre dâinterventions au niveau des points de flexibilitĂ© et leur localisation dĂ©pendent donc des choix techniques et Ă©conomiques de chaque opĂ©rateur. 2. La montĂ©e en dĂ©bit accĂšs Ă la sous boucle a. Les solutions disponibles StratĂ©giquement, la question de la montĂ©e en dĂ©bit devient majeure pour les collectivitĂ©s afin, non seulement, dâĂ©viter une nouvelle fracture numĂ©rique, dâapporter une rĂ©ponse aux usagers mais aussi de combler les disparitĂ©s territoriales existantes. Techniquement, le dĂ©veloppement des rĂ©seaux trĂšs haut dĂ©bit avec la pose de fibres optiques apporte une rĂ©ponse aux besoins dâaujourdâhui et de demain Ă la question de la montĂ©e en dĂ©bit. NĂ©anmoins, leur rĂ©alisation appelle des investissements consĂ©quents et les dĂ©lais de mise en Ćuvre portent sur le long terme. Ainsi, il est possible de sâorienter vers des solutions intermĂ©diaires et transitoires permettant de proposer rapidement une montĂ©e en dĂ©bit sans attendre le dĂ©veloppement de la fibre optique, parmi lesquelles ont retrouve les solutions hertziennes, satellitaires mais dont les dĂ©bits ne correspondent pas aux besoins du trĂšs haut dĂ©bit et apportent une rĂ©ponse Ă une Ă©chelle locale, les rĂ©seaux mobiles de troisiĂšme gĂ©nĂ©ration et les futurs rĂ©seaux LTE, la modernisation des rĂ©seaux cĂąblĂ©s via la technologie DOCSIS et enfin lâaccĂšs Ă la sous-boucle du rĂ©seau de France TĂ©lĂ©com. ConcrĂštement, cette derniĂšre solution consiste Ă rapprocher le point dâinjection des signaux DSL des habitations et des entreprises et Ă desservir ce point dâinjection par un nouveau lien en fibre optique. En effet, la longueur de la ligne en cuivre, entre le sous rĂ©partiteur et lâabonnĂ© est le principal facteur dâaffaiblissement du signal et donc du dĂ©bit offert. Lâarchitecture existante du rĂ©seau de boucle locale cuivre conduit logiquement Ă effectuer ce rapprochement Ă la hauteur des sous rĂ©partiteurs, ces derniers constituant un nĆud intermĂ©diaire entre le rĂ©partiteur et les abonnĂ©s. LâintĂ©rĂȘt de cette solution est dâoffrir Ă lâabonnĂ© des dĂ©bits plus importants et dâaccroĂźtre lâĂ©ligibilitĂ© au haut dĂ©bit des habitants les plus Ă©loignĂ©s du rĂ©partiteur. Pour les collectivitĂ©s territoriales, la solution de lâaccĂšs Ă la sous boucle offre deux avantages, temporel et spatial - Elle permet dâattendre le dĂ©ploiement des rĂ©seaux trĂšs haut dĂ©bit fixes ou mobiles, - Dans certaines zones, elle offre une rĂ©ponse au dĂ©veloppement de nouveaux rĂ©seaux trĂšs haut dĂ©bit qui ne peuvent ĂȘtre attendus Ă moyen terme. 26CESER - Le trĂšs haut dĂ©bit » - Rapport adoptĂ© le 15 octobre 2010 26 b. LâaccĂšs Ă la sous-boucle locale du rĂ©seau cuivre contraintes et limites LâaccĂšs Ă la sous-boucle, c'est-Ă -dire lâĂ©quipement en DSL des sous-rĂ©partiteurs par fibre optique, permet de rĂ©duire la longueur des lignes cuivre, donc la dĂ©gradation du signal et par consĂ©quent du dĂ©bit. Toutefois, cette solution dĂ©pend de leur accĂšs qui incombe Ă lâopĂ©rateur historique France TĂ©lĂ©com. A ce titre, lâARCEP a engagĂ© des travaux dans le cadre du ComitĂ© des rĂ©seaux dâinitiative publique CRIP. Plusieurs enjeux ont Ă©tĂ© identifiĂ©s. Pour lâARCEP, la gĂ©nĂ©ralisation de lâaccĂšs Ă la sous-boucle en France gĂ©nĂšrerait un investissement significatif estimĂ© Ă plus de 5 milliards dâeuros. Et les opĂ©rateurs ne sont pas tous intĂ©ressĂ©s pour investir dans cette technologie sur des fonds privĂ©s. Aussi, les dĂ©bits proposĂ©s par cette technologie resteront limitĂ©s par la longueur de la sous-boucle locale dont dĂ©pendent les abonnĂ©s. Vraisemblablement, lâaccĂšs Ă la sous-boucle nâoffrira pas une rĂ©ponse suffisante Ă certains clients, trop Ă©loignĂ©s des sous rĂ©partiteurs. En effet, si la boucle locale est relativement courte en France 2,3 km en moyenne, la sous-boucle est relativement longue 1,8 km en moyenne. Ainsi, le potentiel de gain en dĂ©bit par le passage de la boucle Ă la sous-boucle est limitĂ©. De plus, la mise en Ćuvre du dĂ©groupage de la sous-boucle nâest pas, a priori, simple Ă rĂ©aliser sur un plan technique et Ă©conomique. Techniquement, le signal DSL ADSL2+, VDSL2 injectĂ© au sous- rĂ©partiteur doit pouvoir cohabiter avec le signal injectĂ© au rĂ©partiteur et Ă©viter les interfĂ©rences entre les lignes, ce qui diminue les dĂ©bits pouvant ĂȘtre atteints. Economiquement, les adaptations techniques nĂ©cessaires de lâarmoire du sous-rĂ©partiteur et de son raccordement Ă un rĂ©seau de collecte en fibre ont un coĂ»t non nĂ©gligeable. Toutefois, pour rendre les amĂ©nagements de la sous-boucle plus intĂ©ressants sur le plan Ă©conomique et technique, lâARCEP a obtenu de France TĂ©lĂ©com le principe dâune offre de gros NRA ZO. Celle-ci permet Ă tout opĂ©rateur de requalifier un sous-rĂ©partiteur en rĂ©partiteur et de diminuer ainsi la longueur de la boucle locale. 3. Zoom sur le raccordement optique des zones dâactivitĂ©s L'amĂ©nagement ou la requalification d'une zone d'activitĂ©s doit apporter le trĂšs haut dĂ©bit aux entreprises qui s'y implantent. Il est donc indispensable d'inclure au programme de travaux la mise en place d'infrastructures qui permettent de disposer de fourreaux et de chambres pour le dĂ©ploiement des cĂąbles optiques. ConcrĂštement, il sâagit du raccordement de la zone aux rĂ©seaux de collecte Ă l'Ă©chelle de l'agglomĂ©ration ou du dĂ©partement et de la desserte interne de la zone, depuis ce point de raccordement jusqu'Ă chaque parcelle. La premiĂšre Ă©tape consiste Ă identifier les points d'accĂšs aux rĂ©seaux de collecte de tous les opĂ©rateurs les plus proches ex rĂ©seaux optiques d'opĂ©rateurs tĂ©lĂ©coms privĂ©s, de loueurs de fibre optique ou d'un opĂ©rateur dĂ©lĂ©gataire de service public afin de positionner au mieux le point d'entrĂ©e » sur la zone, local technique dans lequel les opĂ©rateurs pourront installer leurs Ă©quipements. Si les rĂ©seaux de collecte sont Ă©loignĂ©s, lâutilisation dâautres infrastructures pourra ĂȘtre envisagĂ©e. La seconde Ă©tape consiste Ă irriguer l'intĂ©rieur de la zone jusqu'aux parcelles. Dans le cas d'une zone existante, il convient de recenser les infrastructures existantes Exemples de fourreaux mobilisables conduites abandonnĂ©es, assainissements, Ă©lectricitĂ©, Ă©clairage public, etc.. Par ailleurs, qu'il s'agisse d'une zone nouvelle ou non, une architecture cible de la desserte interne doit ĂȘtre dĂ©finie avec comme principe la possibilitĂ© pour plusieurs opĂ©rateurs â au moins trois pour garantir un bon niveau de concurrence â de disposer d'un chemin optique continu vers chaque parcelle de la zone. 27CESER - Le trĂšs haut dĂ©bit » - Rapport adoptĂ© le 15 octobre 2010 27 II â ASPECTS REGLEMENTAIRES ET FINANCIERS A. Aspects concurrentiels et rĂ©glementaires B. Le coĂ»t du trĂšs haut dĂ©bit C. Les programmes nationaux et les financements D. Le positionnement des opĂ©rateurs 28CESER - Le trĂšs haut dĂ©bit » - Rapport adoptĂ© le 15 octobre 2010 28 A - Aspects concurrentiels et rĂ©glementaires 1. RĂŽle et attribution de lâAutoritĂ© de RĂ©gulation des Communications Electroniques et des Postes ARCEP. La loi de rĂ©gulation des activitĂ©s postales du 20 mai 2005 a confiĂ© la rĂ©gulation des activitĂ©s postales Ă LâART qui est devenue lâARCEP AutoritĂ© de RĂ©gulation des Communications Electroniques et des Postes. Dans le secteur des tĂ©lĂ©communications, lâune des principales attributions de lâARCEP est de veiller Ă ce que la concurrence sâexerce effectivement sur les marchĂ©s pertinents identifiĂ©s. Il lui appartient, au terme de son analyse, dâidentifier les opĂ©rateurs puissants sur ces marchĂ©s et de leur imposer le cas Ă©chĂ©ant des obligations justifiĂ©es, proportionnĂ©es et fondĂ©es sur la nature du problĂšme concurrentiel identifiĂ©. Cette action sâexerce principalement sur les marchĂ©s de gros. A lâissue des analyses de marchĂ© quâelle conduit, lâARCEP peut Ă©galement imposer des obligations - relatives aux services de dĂ©tail et notamment aux prix de dĂ©tail lorsque le marchĂ© nâest pas suffisamment concurrentiel et que les obligations imposĂ©es aux opĂ©rateurs puissants au titre de lâaccĂšs et de lâinterconnexion sur les marchĂ©s de gros sous-jacents ne sont pas suffisantes ; - aux opĂ©rateurs puissants sur le marchĂ© du raccordement au service tĂ©lĂ©phonique fixe qui sont tenus de proposer une offre de sĂ©lection ou de prĂ©sĂ©lection du transporteur. Par ailleurs, les textes europĂ©ens posent le principe de la libertĂ© dâĂ©tablissement et dâexploitation dâun rĂ©seau ouvert au public et la fourniture de services de communications Ă©lectroniques au public. Dans ce cadre, lâARCEP nâinstruit plus de demande dâautorisation individuelle et le ministre en charge des tĂ©lĂ©communications ne dĂ©livre plus de licence. Toutefois, les opĂ©rateurs sont tenus de fournir une dĂ©claration Ă lâARCEP qui leur remet un rĂ©cĂ©pissĂ© leur permettant de se prĂ©valoir de leurs droits interconnexion, droits de passage, etc. et de connaĂźtre leurs obligations taxes, contribution au financement du service universel, etc.. Aussi, le cadre juridique de 2004 maintient les compĂ©tences de lâARCEP pour lâattribution de ressources rares que sont les frĂ©quences ou les numĂ©ros nĂ©cessaires Ă lâactivitĂ© des opĂ©rateurs. Leur attribution, qui sâeffectue dans des conditions objectives, transparentes et non discriminatoires, fait lâobjet dâune autorisation individuelle dĂ©livrĂ©e Ă lâopĂ©rateur demandeur et reste soumise au paiement dâune redevance. Aux termes de la loi du 31 dĂ©cembre 2003 relative aux obligations de service public des tĂ©lĂ©communications et Ă France Telecom, qui a transposĂ© la directive europĂ©enne service universel » du 7 mars 2002, lâARCEP doit - dĂ©terminer les principes et les mĂ©thodes du service universel ; - dĂ©terminer les montants des contributions au financement des obligations de service universel dĂ©sormais assises sur le chiffre dâaffaires rĂ©alisĂ© au titre des services hors interconnexion ; - assurer la surveillance des mĂ©canismes de financement ; - sanctionner tout dĂ©faut de versement de contributions par un opĂ©rateur. LâARCEP assure Ă©galement la rĂ©gulation tarifaire. Le contrĂŽle tarifaire peut ĂȘtre imposĂ© Ă double titre Ă un opĂ©rateur Au titre du service universel et au titre de la situation concurrentielle du marchĂ©, Ă condition que les obligations dâaccĂšs et dâinterconnexion imposĂ©es sur les marchĂ©s de gros sous-jacents ne suffisent pas Ă remĂ©dier aux problĂšmes concurrentiels identifiĂ©s sur les marchĂ©s de dĂ©tail. LâARCEP dispose dâun pouvoir de rĂšglement des litiges entre opĂ©rateurs. Elle est chargĂ©e du rĂšglement des diffĂ©rends entre opĂ©rateurs dans trois domaines - le refus dâinterconnexion, la conclusion et lâexĂ©cution des conventions dâinterconnexion et les conditions dâaccĂšs Ă un rĂ©seau de tĂ©lĂ©communications ; 29CESER - Le trĂšs haut dĂ©bit » - Rapport adoptĂ© le 15 octobre 2010 29 - la mise en conformitĂ© des conventions comportant des clauses excluant ou apportant des restrictions de nature juridique ou technique Ă la fourniture de services de tĂ©lĂ©communications sur les rĂ©seaux cĂąblĂ©s ; - les possibilitĂ©s et les conditions dâune utilisation partagĂ©e des installations existantes situĂ©es sur le domaine public ou sur une propriĂ©tĂ© privĂ©e. Enfin, lâARCEP dispose dâun pouvoir de sanction Ă lâencontre des opĂ©rateurs ne remplissant pas leurs obligations. Elle peut ainsi leur retirer des ressources en frĂ©quences et en numĂ©rotation et, en cas dâurgence, elle peut prendre des mesures conservatoires. En rĂ©sumĂ©, les compĂ©tences et missions de lâARCEP sâorientent autour de la - RĂ©gulation concurrentielle o Analyse des marchĂ©s et rĂ©gulation asymĂ©trique en liaison avec la Commission europĂ©enne dĂ©groupage, accĂšs au gĂ©nie civil de France TĂ©lĂ©com, marchĂ© fixe, marchĂ© mobile, o RĂ©gulation symĂ©trique mutualisation de la fibre dans les immeubles, - Attribution des ressources rares frĂ©quences et numĂ©rotation, - Articulation avec lâAutoritĂ© de la concurrence saisines rĂ©ciproques, - Publication de donnĂ©es sur les marchĂ©s du secteur ex observatoires. - Et est dotĂ©e de compĂ©tences quasi-juridictionnelles o EnquĂȘtes administratives, o RĂšglement des diffĂ©rends, o Sanctions. 2. Les recommandations de lâARCEP a. Le dĂ©ploiement de la fibre optique dans les zones trĂšs denses Le 22 dĂ©cembre 2009, lâARCEP publiait les modalitĂ©s du dĂ©ploiement et de l'accĂšs aux lignes de communications Ă©lectroniques Ă trĂšs haut dĂ©bit en fibre optique en zones trĂšs denses. Le cadre rĂšglementaire, constituĂ© de la dĂ©cision et d'une recommandation, a permis de libĂ©rer les investissements dans les zones trĂšs denses et de mettre en Ćuvre le principe de mutualisation. Toutefois, les zones trĂšs denses, telles quâelles sont dĂ©finies, ne concernent pas la Champagne-Ardenne. En effet, la dĂ©finition de lâautoritĂ© concerne les communes Ă forte concentration de population, pour lesquelles, sur une partie significative de leur territoire, il est Ă©conomiquement viable pour plusieurs opĂ©rateurs de dĂ©ployer leurs propres infrastructures, en lâoccurrence leurs rĂ©seaux de fibre optique, au plus prĂšs des logements ». Le mode dâidentification des communes des zones trĂšs denses est le suivant - un premier ensemble est constituĂ© des unitĂ©s urbaines de France mĂ©tropolitaine dont la population est de plus de 250 000 habitants, - un deuxiĂšme ensemble est dĂ©limitĂ© en ne retenant que les unitĂ©s urbaines du premier ensemble pour lesquelles la proportion de logements en grands immeubles, câest-Ă -dire dans les immeubles de plus de 12 logements, est dâau moins 20%, - un troisiĂšme ensemble est dĂ©limitĂ© en retenant, au sein des unitĂ©s urbaines constituant le second ensemble
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